Le Jeûne cancer ?
09/07/2023
Le jeûne est présenté depuis toujours comme l’un des moyens les plus innés et les plus sûrs que possède le corps pour rétablir une bonne santé. Dans la prévention des maladies, le jeûne est devenu un sujet populaire, en particulier dans le domaine de l’oncologie. Et si le meilleur médicament résidait dans une approche nutritionnelle intégrative où le jeûne, jumelé à une alimentation riche en micronutriment , permettait d’optimiser au maximum les résultats ? Cette question, plusieurs chercheurs l’ont explorée, et parmi ceux-ci, le Dr Valter Longo de l’Université de Californie du Sud. Dans un communiqué de presse, il affirme : «Il se peut qu’en étant
toujours exposés à tant de nourriture, nous ne profitions plus des systèmes de protection naturels qui permettent au corps de tuer les cellules cancéreuses (…) Mais en suivant un régime réduit en calories comme le jeûne, vous pouvez laisser le corps utiliser des mécanismes sophistiqués capables d’identifier et de détruire les cellules mauvaises de manière naturelle.» 1
Que se passe-t-il dans le corps, lorsque celui-ci fait face au jeûne ?
C’est au spécialiste japonais de biologie cellulaire Yoshinori Ohsumi que nous devons les explications du processus cellulaire nommé « autophagie », pour lequel il obtint le prix Nobel de médecine et de
physiologie en 2016. En situation de stress, comme lors d’une carence en nutriments, l’autophagie représente un mécanisme naturel de régulation. Il consiste en la dégradation partielle du contenu de la cellule par la cellule
elle-même. C’est une forme de nettoyage ou de recyclage des déchets ou des éléments non essentiels pour combler les besoins immédiats des cellules. L’autophagie est indispensable pour maintenir le bon fonctionnement de l’organisme, puisqu’elle permet de transformer les structures endommagées en molécules utilisables pour le métabolisme. En présence de cancer ou d’infection, la cellule peut, de la même manière, éliminer ses constituants défectueux ou potentiellement toxiques, voire s’autodétruire, afin de protéger l’organisme entier.
Bien qu’une autophagie réduite puisse permettre la formation d’une tumeur et sa survie à court terme, les cellules cancéreuses présenteraient généralement une capacité autophagique inférieure aux cellules saines. En effet, plusieurs études soulignent comment le manque d’autophagie conduit à des niveaux plus faibles de gènes suppresseurs de tumeurs. Parmi les avantages anticancer du processus autophagique, nous retrouvons une meilleure stabilité dans l’expression génétique, une réduction de la capacité de prolifération cellulaire et une nette diminution de l’inflammation requise pour le développement tumoral. L’autophagie est, de plus, reconnue pour amplifier la mort cellulaire induite par les traitements de radiothérapie et de chimiothérapie 2 . Des avantages non négligeables ! Le jeûne pourrait, ainsi, représenter une façon potentiellement nouvelle de concevoir des stratégies de traitement
anticancer plus efficaces ou bien également d’éliminer un cancer.
Amélioration de la qualité de vie pendant la chimiothérapie
Dans une étude populaire, menée aux États-Unis, près d’une quarantaine de personnes ont jeûné en combinaison avec une chimiothérapie et ont rapporté que le jeûne était non seulement possible, mais réduisait un large éventail d’effets secondaires, y compris les nausées. Mais là ne s’arrête pas la liste des bénéfices.
En effet, le jeûne améliorerait également la tolérance générale au traitement : la fatigue, les maux de tête, les vomissements, la diarrhée et les crampes lorsque ce dernier est combiné avec la chimiothérapie par rapport à la chimiothérapie seule 3,4.
Parmi les effets délétères de la chimiothérapie, la déplétion des cellules sanguines représente le facteur qui retarde le plus fréquemment les cycles de chimiothérapie, laissant la personne plus fragile aux infections opportunistes. Le jeûne semble offrir une solution intéressante sur ce point. En effet, le jeûne protégerait les globules rouges et blancs des effets néfastes lors d’un traitement, assurant une protection immunitaire supplémentaire, dont un compte de neutrophiles supérieur 5, permettant le maintien du traitement.
Lors d’un cancer, quels sont les autres bénéfices qui découlent du jeûne ?
La cellule tumorale présente des caractéristiques qui lui sont propres, ce qui la distingue des cellules saines ou dites normales. Parmi ses particularités, elle exprime une modification significative de son métabolisme énergétique, ce qui lui attribue une dent sucrée. Le jeûne, sous toutes ses formes, enclenche une réduction des niveaux de glucose et améliore la sensibilité à l’insuline. Une meilleure sensibilité à l’insuline rend plus difficile le développement des cellules cancéreuses. Pour rappel, cela se traduit par une baisse d’activité du facteur de croissance nommé l’IGF-1, soit une hormone associée à la prolifération cellulaire dans la majorité des cancers 6 . Pendant un jeûne, nos cellules trouvent des moyens d’économiser sur des activités qui nécessitent normalement beaucoup d’énergie, comme la croissance et la prolifération cellulaire. Le jeûne représente ici une proposition stratégique afin de limiter la croissance tumorale.
Le jeûne, ou une restriction calorique importante (abaissement de l’apport calorique allant de 30 à 70 %), entraîne également des effets puissants sur le système immunitaire. L’équipe du Dr Longo a démontré que parmi ceux-ci, on note une hausse favorable du niveau de cellules lymphocytes T, lymphocytes B et des cellules tueuses naturelles, dont le rôle est d’infiltrer la tumeur pour la détruire, et ce sont, en passant, les mêmes cellules de notre immunité qui permettent de combattre les infections virales. Selon le D r Longo, le jeûne et la restriction calorique représentent des moyens peu coûteux de rendre un large éventail de cellules cancéreuses plus vulnérables à une attaque par les cellules immunitaires. Puisque le jeûne entraîne une diminution des facteurs de croissance circulants, il force la cellule à réduire ses activités au détriment de sa prolifération. Ainsi un ensemble d’oncogènes et de stratégies favorables à la maladie se retrouvent affectés négativement (RAS, MAPK, PI3K-AKT, Hif-1) 8-9 . Ces derniers sous-tendent plusieurs caractéristiques tumorales essentielles,
dont la croissance, la multiplication cellulaire, l’évasion de l’apoptose et l’angiogenèse 12 . La restriction calorique est également capable de moduler le microenvironnement tumoral, en réduisant l’inflammation et
conséquemment la fatigue qui en résulte. Mais encore, le jeûne améliore la fonctionnalité d’une protéine essentielle à la saine réplication des cellules et à la destruction des cellules malignes, soit la p53. Cette protéine est sujette à des mutations venant inhiber son pouvoir protecteur et anticancer dans la grande majorité des cellules tumorales ; toutefois, le jeûne permettrait de renverser cette inhibition 13.
Important :
Même si le Jeûne est salutaire en cas de cancer (selon les cas) il ne peut être envisagé comme un « one shot ». Vous devez jeûner au moins une fois par an et border vos jeûnes d’une alimentation de bon sens
(selon le Dr Christian Bouchot)
Notre programme de Régénération et nos séjours de Jeûne Harmonisant permettent
de mieux comprendre l’utilisation du Jeûne en cas de cancer et de chimiothérapie.
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